Génèse du projet
La réflexion autour de la création de Biogaz du Pays de France a démarré à la fin de l’année 2018.
Nos exploitations sont chahutées par un climat toujours plus capricieux, par de très mauvaises récoltes alliées à des prix très bas et on donc conséquences inquiétantes sur la santé économique de nos fermes. Par ailleurs, dans la cadre de la transition écologique, nous devons trouver des solutions efficaces nous permettant de limiter l’utilisation des produits phytosanitaires mais aussi des engrais de synthèses.
La méthanisation agricole est apparue comme étant une diversification cohérente avec nos activités et notre environnement local. Elle est à la croisée des chemins avec ses atouts économiques, agronomiques mais aussi par le service direct qu’elle apport à la société. C’est dans cette optique que nous avons étudié la méthanisation.
Les objectifs de notre projet
A travers ce projet, nous souhaitons atteindre plusieurs objectifs qui vont permettre à nos exploitations de répondre aux enjeux demain.
Améliorer encore l’agronomie :
- Diversifier nos rotations avec de nouvelles cultures
- Produire notre propre engrais organique
- Améliorer la qualité agronomique et la biodiversité de nos sols
- Apporter une solution naturelle au salissement des parcelles par les adventices (« mauvaises herbes »)
Lutter contre le réchauffement climatique CO2
- L’introduction de Cultures Intermédiaires à Valorisation Energétique permet de capter davantage de CO2 présent dans l’air pour le fixer dans le sol par le biais de la photosynthèse.
- Un atout pour la France qui peut limiter le recours aux gaz fossiles et qui par la même occasion retrouve de sa souveraineté par une indépendance énergétique accrue
- Créer d’une énergie verte locale, proche des consommateurs.
Participer au développement économique locale Circuit court !
- La méthanisation nous permet pérenniser nos exploitations grâce à des contrats signés pour plusieurs années. C’est un gage important d’avenir pour voir l’avenir sereinement.
- Biogaz du Pays de France c’est l’embauche de deux salariés et aussi près de dix emplois indirects. Nous participons au développement d’une filière en pleine mutation.
- Apporter un bénéfice environnemental direct aux habitants de notre territoire
Valoriser la biomasse
Notre projet de méthanisation se place dans le cadre de la méthanisation agricole végétale. Fort de nos potentielles agronomiques et notre capacité à produire notamment un maïs de qualité, le végétal est très vite apparu comme notre gisement de prédilection.
Les CIVES
Les Cultures Intermédiaires à Valorisation Énergétique (CIVE) sont des cultures positionnées entre 2 cultures principales destinées à l’alimentation. Elles n’entrent donc pas en concurrence avec les cultures alimentaires puisqu’elles sont cultivées sur des sols qui auparavant étaient laissés nus entre 2 cultures alimentaires (principales).
Enfin, pour laisser place aux cultures principales elles sont récoltées immatures (avant la formation définitive des grains) et sont donc impropres à l’alimentation.
Production d’un engrais organique de qualité
Un engrais organique pour les cultures
La matière résiduelle issue de la méthanisation (matière non transformée en gaz) est appelée digestat. Ce digestat est riche en éléments fertilisants (organiques et minéraux).
Nos champs pourront être amendés par cet engrais d’excellente qualité. Ainsi nos blés, nos orges, l’ensemble de nos cultures pourront être fertilisées naturellement tout comme le ferai un compost. L’utilisation du digestat permet d’éviter l’emploi d’engrais de synthèse ou d’engrais minéraux importés. Il sera apporté en fonction des besoins de chaque plante.
Pour nos fermes cet engrais organique, utilisable en agriculture biologique, est un vrai atout. Le choix de la période d’épandage et sa forme d’application seront réfléchis pour qu’il soit le mieux valorisé par nos cultures.
Une énergie 100% renouvelable et locale
Le gaz produit par Biogaz du Pays de France sera injecté directement sur le réseau et produira un gaz 100% renouvelable équivalent au gaz naturel.
La production continue de gaz correspond à l’équivalent de 11 000 MWh, soit la consommation moyenne de gaz de 1 500 foyers ou bien à celle de 56 bus au gaz naturel.
A titre de comparaison, 1m³ de biométhane équivaut à 1 litre de fioul.
De nombreux bénéfices pour le territoire
Intérêts énergétiques
• Valorisation de la photosynthèse à des périodes où il n’y a pas de cultures dans la rotation et où les couverts mis en place sont peu productifs
• Recyclage des éléments minéraux par retour au sol des digestats, fertilisant naturel
• Production d’énergie par de la biomasse locale
Intérêts environnementaux
• Piégeage de l’azote en hiver
• Récolte de plantes entières permettant d’exporter les adventices avant leur montée à graine, limitant l’usage des produits phytosanitaires
• Accroissement de l’activité biologique des sols et augmentation du taux de stockage de carbone dans le sol
• Captage le carbone de l’atmosphère qui retourne ainsi au sol par photosynthèse
• Couverture végétale servant de refuge et de nourriture à la faune locale
Intérêts agronomiques
• Couverture des sols limitant l’érosion, la battance, la lixiviation. En effet, par les techniques culturales, nous pouvons limiter le lessivage de l’azote pendant l’hiver et préserver ainsi la qualité de l’eau. Les couverts végétaux nous permettent de ne pas laisser les sols à nu et limite également les phénomènes de ruissellement.
• Apport de fertilisant organique (effet amendant et/ou minéral) limitant notamment l’acidification des sols
• Le couvert végétal améliore la structure du sol et son dynamisme
Intérêts sociaux économiques
• Diversification des sources de revenu
• Prix de vente peu fluctuant
• Augmentation de la production d’énergie renouvelable sur le territoire
• Création de deux emplois directs et d’une dizaine d’emplois indirects (chantier, maintenance…)
• Production de biomasse pour un usage énergétique local non délocalisable
L’emplacement du site de méthanisation
Le choix de l’emplacement du méthaniseur a été le fruit d’une longue réflexion entre l’équipe du projet mais également avec les intervenants expérimentés qui nous ont aidé à construire le projet. Ce site devait répondre aux contraintes internes au projet mais aussi être en adéquation avec son environnement.
Sur la carte, vous pourrez voir l’emplacement qui a été retenu et qui a pu répondre au cahier des charges.
Tout d’abord, géographiquement se site était idéalement placé pour les raisons suivantes :
– Situé à 1.3 km du réseau GRDF où le gaz pourra être injecté
– Situé au cœur des champs des quatre exploitations
– Eloignement des habitations avec un minimum de 1.3 km
L’éloignement avec les habitations faisait parti nos impératifs dans la mesure où cela constitue un facteur permettant d’éviter d’apporter toutes nuisances aux habitants du territoire.
D’un point de vue topographie, le site se situe dans un vallon naturel. De plus, le projet est adossé à un espace boisé. Aussi, le caractère encaissé du terrain allié avec l’insertion paysagère permettent une très bonne intégration du projet dans son environnement.
L’intégration paysagère de notre site a été confié à un cabinet d’architecte paysager. Voici deux illustrations de ce travail d’insertion qui permettrons d’intérger le projet dans son environnement.
La logistique
Côté logistique, nous ne passerons par aucun village pour approvisionner le méthaniseur. Pour se faire, nous utiliserons principalement le réseau de chemin « béton ».
L’ensilage c’est la récolte de la biomasse que nous allons récolter pour alimenter notre méthaniseur. Les chantiers de récolte ont lieu en octobre et en mai pour une durée de 10 jours.